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L’utilisation judicieuse des antimicrobiens en médecine des animaux d’élevage

La gestion des antimicrobiens fait partie intégrante de la pratique vétérinaire responsable et exige un effort concerté pour assurer l’utilisation judicieuse des antimicrobiens. En tant que professionnels engagés envers le bien-être des animaux et la santé publique, les vétérinaires jouent un rôle central dans la mise en œuvre de pratiques d’intendance efficaces. La gestion des antimicrobiens repose simplement sur «l’utilisation du bon antibiotique, dans la bonne quantité, au bon moment, à la bonne dose, pour la bonne raison».

Les préoccupations relatives à l’utilisation d’antimicrobiens découlent toujours du développement d’infections bactériennes résistantes. Bien que cette conversation se concentre généralement sur la médecine humaine, la résistance aux antimicrobiens est également une préoccupation dans notre pratique vétérinaire. Chaque fois que des antimicrobiens sont utilisés, des bactéries résistantes sont sélectionnées – nous n’atteignons jamais la stérilité avec le traitement. De nouveaux antibiotiques ne sont pas mis au point rapidement et des limites sont imposées dans les systèmes de production animale. Cela peut facilement conduire à nos antibiotiques deviennent moins efficaces pour traiter les maladies courantes. Pour cette raison, il est important de se demander quand ne pas utiliser d’antimicrobiens pour éviter leur surutilisation et le développement d’une résistance inutile.

Le Plan d’action mondial de l’OMS sur la résistance aux antimicrobiens (2015) sert de document fondamental décrivant les stratégies essentielles de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, et diverses versions ont également été élaborées pour la communauté vétérinaire. L’Association canadienne des médecins vétérinaires a ses propres lignes directrices sur l’utilisation prudente des antimicrobiens. Les vétérinaires et les producteurs sont invités à respecter ces lignes directrices, qui peuvent être simplifiées en « Les 5 R »: Responsabilité, Réduction, Raffinement, Remplacement, Révision.

Toute personne qui utilise des antimicrobiens est responsable de tout dommage qui peut être causé au-delà de la maladie traitée. Lorsque des antimicrobiens sont utilisés, ils doivent être enregistrés et la réponse au traitement doit être surveillée. Idéalement, nous devrions travailler de manière proactive pour réduire l’utilisation d’antimicrobiens grâce à la vaccination, à la biosécurité et aux pratiques d’élevage, dans la mesure du possible. Bien sûr, les antimicrobiens ne peuvent pas être évités dans toutes les situations. Lorsqu’ils sont nécessaires, ils devraient être soigneusement examinés plutôt que d’être utilisés empiriquement. C’est là que le concept de « l’utilisation du bon antibiotique, dans la bonne quantité, au bon moment, à la bonne dose, pour la bonne raison » entre en jeu pour raffiner notre utilisation des antimicrobiens. Dans d’autres situations, il se peut que nous n’ayons pas du tout besoin de compter sur les antibiotiques et que nous puissions plutôt chercher des options de traitement de remplacement qui favorisent la santé ou préviennent la maladie. Enfin, aucune de ces actions ne peut se produire seule, c’est pourquoi une revue d’équipe des pratiques de gestion actuelles est nécessaire pour s’assurer que tout le monde comprend l’objectif.

Nous pouvons déjà commencer à voir comment les «5 R» dépendent les uns des autres et conduiront naturellement à une réduction de l’utilisation des antimicrobiens!

Il est évident qu’il existe des obstacles à l’utilisation prudente des antimicrobiens dans le monde vétérinaire, car nous nous sommes habitués à ce que nos antibiotiques soient assez efficaces, donc changer les pratiques peut être difficile. Il y a un fardeau de coût associé à la modification des diagnostics utilisés et chronométrés pris pour diagnostiquer correctement une condition, au mieux de nos capacités. Malheureusement, il n’y a aucune garantie de protocole thérapeutique optimal pour le traitement de chaque condition non plus, donc des lignes directrices ont été développées pour aider à la prise de décision.

Pour tous ces défis, des protocoles peuvent être élaborés entre les vétérinaires et les producteurs afin d’accélérer et de simplifier certains des obstacles observés dans la gestion des antimicrobiens. Dans d’autres situations, un examen des protocoles de biosécurité, de nettoyage et de désinfection peut réduire l’exposition à certaines maladies, annulant ainsi la nécessité de traiter les animaux. Les procédures opérationnelles normalisées aident à faciliter l’identification des animaux malades et à les gérer en fonction du plan de traitement guidé par un vétérinaire. Un exemple est l’algorithme développé pour le traitement de la diarrhée chez les veaux qui a considérablement réduit l’utilisation d’antibiotiques sans affecter la mortalité globale dans les fermes qui l’ont mis en œuvre. Peu importe le protocole ou le plan de traitement mis en œuvre, les dossiers agricoles et médicaux sont un facteur essentiel pour surveiller l’efficacité et le succès du bétail et l’utilisation d’antimicrobiens.

Il n’y a pas de solution simple parce que la gestion des antimicrobiens est une responsabilité partagée qui nécessite un engagement collectif de la part de la communauté vétérinaire. Grâce à une formation continue, à la mise en œuvre de pratiques exemplaires et à un dévouement à la précision diagnostique, les vétérinaires peuvent jouer un rôle central pour assurer l’utilisation durable des antimicrobiens pour les générations à venir. Les producteurs, à leur tour, peuvent faire leur part en cherchant des options alternatives aux antimicrobiens, telles que des changements dans la gestion agricole, la biosécurité et la vaccination pour aider à prévenir l’apparition de maladies.

Vetoquinol Canada appuie l’Initiative de gérance des antimicrobiens par les vétérinaires (AVI) et rappelle à tous ses partenaires de consulter les lignes directrices vétérinaires de l’ACCV pour l’utilisation des antimicrobiens publiées en 2018 (canadianveterinarians.net/AMU-UAM). Bien que le projet SAVI devait se terminer en 2023, les efforts, les ressources et les croyances se poursent. Pour en savoir plus sur l’Initiative de gérance des antimicrobiens par les vétérinaires, veuillez consulter https://savi.canadianveterinarians.net.

De plus amples renseignements sur la gestion des antimicrobiens en général se retrouvent sur le site https://www.amstewardship.ca/ de l’Initiative de gestion des antimicrobiens des animaux d’élevage (FAAST).

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